Si tu me suis depuis quelques temps déjà, tu as dû remarquer que la plupart de mes romances ont des playlists associées.
Il faut savoir que la plupart du temps, j’écris en musique. Je choisis soigneusement mes playlists en revanche, toujours pour me mettre dans l’ambiance du roman que je suis en train d’écrire… de vivre plutôt.
J’aime ainsi écouter des titres allemands si mon héros est allemand, des chansons de country pour les cowgirls, du rock et du métal pour l’urban fantasy, des bandes originales de films aussi (avec un thème soigneusement choisi évidemment pour que ça colle avec le livre)…
Heureusement, je suis très éclectique dans mes choix musicaux (oui, faut croire que éclectique est mon deuxième prénom, j’écris de tout, je lis de tout, j’écoute de tout et… je regarde de tout à la télé 🫣). Je peux donc enchaîner de la pop, avec des chansons de marins, suivie d’un air d’opéra en passant par du métal.
J’avoue avoir un peu plus de mal avec le rap, c’est sans doute le seul genre musical que je n’écoute pas de manière innée, même si ça m’arrive d’apprécier une chanson ou deux.
Je crois que cet éclectisme est dû en partie à mon enfance. Ma famille est une famille de musicien. Mon père jouait de l’orgue, mon oncle était organiste, mes cousins ont formé un groupe de musique, deux de mes cousines sont chanteuses, ma tante est violoncelliste… Bref, j’ai été bercée par des représentations musicales au sein de la maison de mes grands-parents, des boeufs improvisés, des chansons murmurées par un puis reprises par tous.
Le résultat de tout ça, c’est qu’il m’est difficile de passer une journée sans écouter de la musique, de faire un trajet en voiture sans lancer une playlist ou d’envisager d’écrire sans ambiance musicale.
Je ne joue pas en revanche. Petite, j’ai refusé les cours de solfège. J’ai bien tenté d’apprendre la guitare quand j’étais lycéenne et on a (presque) fondé un groupe avec une amie batteuse (on a arrêté au bout de deux répétitions parce qu’on n’arrivait pas à trouver un bassiste…).
Je suis donc une simple amatrice éclairée (meilleur compliment que ma cousine musicienne ait jamais pu me faire).
Mais je digresse… enfin si bien sûr, il y a un rapport avec les playlists de mes romans. Déjà, parce qu’aimant autant la musique, ça a été évident de mettre des playlists pour que les lecteurs qui me ressemblent et qui aiment lire en musique puissent s’imprégner de l’ambiance que j’ai voulu donner.
Et c’est là la vraie plus value des plagistes que j’ai voulu donner. L’imprégnation de l’ambiance !
Quand on regarde un film au cinéma, la musique joue un rôle prépondérant. Elle doit souligner l’action, la porter, mais jamais au grand jamais la supplanter. Si on est emporté par la musique, on oublie l’action. Si le lecteur se met à danser sur la playlist, il n’arrivera pas à se concentrer sur la lecture.
Alors, j’ai fait un choix… audacieux.
Celui de préparer des playlist chapitres par chapitres. Pas n’importe comment. Le titre, le style, les paroles et l’ambiance générale de la chanson doivent coller à l’ambiance et à l’action du chapitre. Je ne vais pas mettre We Will Rock You pour le premier baiser par exemple.
Donc comment je fais concrètement ?
En premier lieu, je choisis le style de musique en fonction du roman et/ou des personnages.
ex : Pour Muffin & Majesté : j’ai sélectionné la pop pour Martina et le classique contemporain (c’est à dire des morceaux de musique contemporaine réinterprétée en classique) pour Goran. Pour les cowgirls, ce fut la country ; pour Bert & moi, de la musique allemande contemporaine…
Ensuite, je parcours les derniers titres qui sont parus dans ces styles et je sélectionne ceux dont les paroles, la musique et le titre vont coller au roman. Je liste donc mes chapitres avec un résumé pour savoir ce qu’il s’y passe. Puis j’écoute plusieurs musiques que j’ai sélectionnées et je les attribue une par une à chaque chapitre.
Bon, bien sûr parfois ça ne colle pas tout à fait. Il est difficile de trouver la chanson parfaite, c’est entendu. Parfois, les paroles ne vont pas correspondre parfaitement, mais le sentiment général exprimé par le chanteur va coller à ceux des personnages.
Ce qui est primordial en revanche c’est que l’ambiance du titre choisi soit celle du chapitre : une chanson triste pour un chapitre triste, une joyeuse pour un entraînant etc. Pour être parfaitement sure de mon coup, une fois la sélection faite, je relis mon roman tranquillement avec la playlist dans les oreilles et je vérifie que le titre va bien souligner l’action sans la supplanter.
Ensuite, j’indique le titre sélectionné en-tête de chapitre et je crée les playlists définitives sur les sites musicaux avant de les indiquer dans un QR code.
Je ne vais pas te mentir… ça me prend du temps. Des heures.
Je t’avoue que j’aurais pu me contenter de coller une bête playlist à la fin du roman correspondant à celle que j’ai écoutée pendant l’écriture. La plupart des auteurs font comme ça et c’est très bien aussi. ça permet une immersion dans l’univers et c’est très chouette, d’autant qu’il s’agit en général de titres assez connus ou bien au contraire de nouveaux artistes et ça permet de découvrir des nouveaux sons, donc j’adore !
Mais mon rapport personnel à la musique, mon enfance, mon attachement aux BO m’ont obligée à choisir une voie plus… disons… tortueuse mais gratifiante pour moi, je trouve.
Parce que quand je réécoute les playlists, je revois mes personnages, je revis mes romans et j’adore ça ! Une de mes lectrices m’a avoué écouter une des playlists des cowgirls dans sa voiture et revivre le livre également. ça a été le plus beau compliment et c’est exactement ce que j’espérais !
Voilà le petit secret sur l’élaboration des playlists de mes romans. Pensais-tu que cela me demandait autant de travail ?
Si jamais tu as envie, je te mets les liens pour les différentes playlists
Les cowgirls ne renoncent jamais
Les cowgirls ont toujours raison
Les cowgirls s’adaptent toujours
2 couples 4 meilleurs amis (Bert & moi, D&D – L’affaire du petit-déjeuner, Bert & Dan)
Bonne écoute et bonne lecture 😉