ou pourquoi je me suis lancée dans la rédaction du livre de Kris, un urban fantasy original où on trouve un clan de héros et non une héroïne solitaire.
Hello, aujourd’hui on va parler d’un sujet assez perso, de mes inspirations et l’influence de mes passions sur mon écriture, ou en tout cas, mes envies littéraires.
Dès le début, mon écriture a été façonnée par la pop culture. J’ai commencé à écrire à cause de Buffy contre les vampires, tu sais cette série des années 90 où Buffy Summers était l’Elue et devait combattre les démons sous le regard d’un Observateur. C’était chouette, c’était stylée, c’était original pour l’époque (avec une héroïne féminine à la fois forte et douce) et ça abordait plein de sujets intéressants (la marginalisation des adolescents, la sexualité, la responsabilité…).
Bon, bref, je suis pas sensée te vendre Buffy, mais faut pas me lancer.
Donc, je regarde Buffy et je me dis, punaise mais c’est une tuerie, je veux créer un univers comme ça ! Alors je prends des cahiers, je commence à concevoir des formules magiques, à m’intéresser à la Wicca et à créer des personnages.
Le Livre de Kris prend naissance à cet instant.
Evidemment, inspirée par Buffy, je reprends l’idée d’un Scooby gang, mais puisque j’adore Batman et la Bat Family, ce sera davantage sous le prisme d’une famille que d’un groupe d’amis. Et qui dit Batman dit adieu à l’héroïne puissante, place au héros patriarcal… Oui, bon oups.
Et en même temps, rien ne m’anime d’autres que de faire en réalité un espace ou chacun peut vivre et être ce qu’il est. Un peu comme Buffy qui a du mal à trouver sa place, toujours à se justifier auprès de Gilles, de sa mère et même de ses amis. Là, je ne voulais pas de drama, je voulais simplement une vraie famille, qui s’apprécie comme ils sont.
Alors, pas un héros central mais sept. Avec autant de facettes différentes qu’il peut y avoir de personnes dans un groupe d’amis. Cette ambiance d’amitié indestructible, très clairement c’est Friends. Encore une inspiration. Ils cohabitent tous ensemble, ils s’acceptent et s’aident à s’accepter.
Les valeurs d’entraide, de complicité, de bienveillance qu’on retrouvent dans mes bouquins viennent de là. Dans Buffy, tous les personnages ont un chemin à faire pour s’accepter : Angel qui culpabilise pour les crimes qu’il a commis en étant vampire, Willow qui est lesbienne, Tara qui se cache d’être sorcière, Oz le loup-garou, Spike qui retourne sa veste, Buffy qui n’a aucune envie d’être forte mais qui doit l’être, Alex qui n’a pas de pouvoir, Dawn qui n’est qu’une boule d’énergie… Ces questionnements, on les retrouve très nettement dans Le livre de Kris.
Kris est à moitié démon et n’accepte pas toujours ce que peut penser Korso, son double maléfique, Errol qui ne supporte pas d’être loup-garou, Victoria qui a perdu ses parents et a du renoncer à avoir une vie de jeune femme normale, Luna qui a été projetée dans une nouvelle dimension patriarcale alors qu’elle venait d’un monde matriarcal, Kévin qui n’aime pas le bon mec…
Je pense que la profondeur de mes personnages, je les dois en grande partie à Buffy qui m’a montré que les personnages complexes étaient tout simplement plus humains et plus réalistes.
j’ai cité Batman aussi comme inspiration pour Kris. C’est évident pour le choix du sexe de mon personnage (et aussi parce que pour s’éloigner de Buffy adolescente, rien ne vaut un démon mâle de plusieurs siècles) mais aussi pour cette ambiance de famille que je voulais absolument donner.
Batman est le héros solitaire par excellence. Sauf qu’en réalité il est toujours entouré : Alfred est là dès le début, Robin arrive l’année après sa création, Batgirl peu de temps après et ensuite tout s’enchaine. A l’heure actuelle, la bat Family compte près d’une dizaine de membres, plus ou moins proches du héros original.
C’est cette richesse que j’avais envie de mettre en avant. J’ai donc misé beaucoup de choses sur le rôle paternel de Kris, mais je l’ai associé à Luna. Kris recueille Luna à son arrivée dans notre dimension. Par la suite, tel un couple meneur, ils vont recueillir les futurs membres du clan et les adopter : Errol, Kévin, Victoria puis Saphir & David. Ce qui me permet d’avoir une véritable dynamique d’amour inconditionnel fondé sur des liens plus forts encore que l’amitié.
Et c’est ce que je trouve chez Batman. Batman a Alfred. Kris a Luna. Luna a Kris. Les autres gravitent autour, mais le couple est la dynamique du clan. D’où le tome 6 d’ailleurs pour expliquer le… ah non, spoiler… Je n’en dis pas plus.
Buffy, Batman, Friends, trois grandes influences dans l’écriture du Livre de Kris qui ont conduit à faire de cet urban un truc complètement différent de ce qu’on a l’habitude de lire. C’est peut-être aussi (sans doute même) pour cela qu’elle ne fonctionne pas (encore). Elle ne colle pas aux canons du genre qui exige une héroïne badass aux commandes avec uniquement son point de vue. Non ici, on a un point de vue externe et sept héros. Il fallait au moins ça pour commencer.
Par la suite, j’ai compris et je suis repartie sur des urban plus classiques avec une écriture en je et une seule héroïne : Skye Doe, Ursule Flatule. Je me suis pourtant laissée porter par d’autres influences : le seigneur des anneaux, Outlander… pour ne citer qu’eux. Parce que de toute manière, je n’ai aucune envie de me conformer à des codes qui ne me conviennent pas. Je prends ce que j’estime pouvoir utiliser, mais je rejette le reste.
Même si Skye Doe est plus conventionnelle, on en parle quand même d’une urban originale, qui change et se détache des autres parce que j’ai inséré la problématique de la maternité (là où toutes les héroïnes démarrent sans enfants, Skye a un fils), problématique qu’on retrouve aussi dans Buffy quand Buffy doit veiller sur sa soeur, dans Charmed au bout de quelques saisons et dans Batman évidemment !
Quant à Ursule Flatule… rien que le nom prête à sourire parce que c’est tout sauf sérieux. Et encore une fois, je n’ai pas résisté à y foutre un groupe de potes qui s’acceptent et qui détestent les drama.
Clairement, Buffy et Batman resteront probablement mes modèles inconscients.
D’autres évidemment arrivent à doses plus ou moins importantes :
Le seigneur des anneaux pour la complexité de son univers. Kris a un univers très riche parce que j’avais envie d’aller à fond, de voir jusqu’où je pouvais créer un univers de toute pièce. Ursule a aussi un univers à plusieurs strates, complexe. Je l’exploite moins que dans Kris puisqu’en restant sur un point de vue (deux avec celui d’Alphéas) on perd énormément d’occasions d’explorer tout l’univers.
Les comics DC dans leur ensemble pour la création d’un multiverse. Il existe un Simonneverse. Dans Olympe Valoese, mon historienne qui voyage entre les dimensions, on comprend (si on a les références) que toutes mes histoires s’imbriquent dans des terres différentes et qu’on peut naviguer de l’une à l’autre. Ce que j’ai esquissé dans le premier tome de Kris, le voyage interdimensionnel où Kris découvre une nouvelle dimension, j’ai eu envie de l’exploiter partout. Luna venait d’une autre dimension et je me suis dit que je pouvais carrément en faire autre chose, à l’image du multiverse de DC.
Je fais aussi beaucoup de références à Kaamelott, Le dernier maître de l’air, City Hunter, Dr Quinn et pleins d’autres trucs de geeks comme on dit. Y compris dans mes romances. Lilly découvre Star Wars avec Matthew par exemple.
Bref, tu l’auras compris, je suis une geek à l’imagination débordante et j’écris.
Et toi ?
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